Différencier les différentes espèces de chanterelles : cessez de confondre la girolle et la trompette

14 septembre 2025

En France, la vente de girolles sur les marchés impose une identification stricte de l’espèce, alors que la trompette de la mort échappe à cette obligation. Pourtant, les confusions entre ces deux champignons persistent dans les paniers des cueilleurs et jusque dans certaines cuisines professionnelles.

Des différences notables existent dans la texture, la saveur et les usages culinaires, mais aussi dans les périodes et les lieux de récolte. Les conséquences d’une confusion ne se limitent pas au goût : elles peuvent affecter la réussite d’une recette ou la légalité d’une vente.

Pourquoi tant de confusion entre girolles et trompettes ?

Face à la girolle (Cantharellus cibarius) et à la trompette de la mort (Craterellus cornucopioides), beaucoup hésitent. Ces deux champignons bien connus de nos forêts, souvent regroupés sous le nom « chanterelle », ne se ressemblent pourtant qu’en apparence. Leur forme générale, leur couleur et leur texture trahissent d’importantes différences, mais l’amalgame reste courant.

Pourquoi cette confusion persistante ? Leur point commun saute aux yeux : une allure de pied-chapeau qui trouble, surtout lors de récoltes rapides. Une jeune girolle, parfois, montre un chapeau tronqué rappelant la trompette. Toutes deux dégagent un parfum fruité, une texture souple, et bénéficient d’une solide réputation de comestibilité. Leur terrain de jeu se recoupe : feuillus ou conifères, sol frais et humide, la proximité est réelle et trompe bien des amateurs.

Pour mieux distinguer ces deux espèces, voici les critères essentiels :

  • Couleur : la girolle s’illumine d’un jaune d’œuf franc, tandis que la trompette de la mort affiche des nuances gris-noir, bleutées, parfois presque anthracite.
  • Chapeau : celui de la girolle est d’abord bombé, puis s’aplatit avec l’âge ; la trompette, elle, arbore directement une forme d’entonnoir évasé.
  • Pied : la girolle offre un pied solide, charnu, blanc à jaune, alors que la trompette s’étire en tube creux, sombre.

Sur les marchés, la confusion perdure : le terme « chanterelle » désigne plusieurs espèces, dont la girolle et la trompette. Les genres Cantharellus et Craterellus recouvrent une grande diversité, aussi bien en France qu’ailleurs en Europe. La rigueur s’impose : certaines espèces toxiques ressemblent parfois à s’y méprendre aux comestibles, mais leur chair amère ou coriace doit alerter.

Reconnaître d’un coup d’œil les principales espèces de chanterelles

Les connaisseurs le savent : différencier les chanterelles requiert un œil attentif et un peu de pratique. Chaque espèce dévoile ses particularités à celui qui observe vraiment : couleur du chapeau, forme du pied, texture de la chair, odeur. La girolle se démarque avec son jaune d’or éclatant, son chapeau ondulé et irrégulier, ses plis épais et bifurqués descendant le long d’un pied charnu, plus pâle que le chapeau. Sa chair ferme dégage un parfum d’abricot bien mûr, signe distinctif pour qui sait le reconnaître.

À côté, la trompette de la mort (Craterellus cornucopioides), aussi appelée « craterelle corne d’abondance », se repère par sa couleur sombre, presque noire, et son chapeau en entonnoir prononcé. Son pied, totalement creux, prolonge la silhouette du chapeau, formant une élégance discrète sous les feuillus comme sous les conifères.

Dans le même sous-bois, on trouve parfois la chanterelle en tube (Craterellus tubaeformis) : un chapeau plus terne, brun ocre, surmontant un pied jaune vif, élancé, parfois creux. Moins épaisse que la girolle, elle se reconnaît à ses plis grisâtres et sa silhouette fine.

Pour clarifier, gardez en tête ces repères :

  • Girolle : chair ferme, chapeau jaune, plis marqués, pied solide
  • Trompette de la mort : couleur noire, chapeau en entonnoir, pied creux
  • Chanterelle en tube : chapeau brun, pied jaune, allure grêle

La différence se joue sur la structure pied-chapeau, la teinte et la consistance de la chair, à tout âge du champignon. Observer ces détails, c’est s’ouvrir à la richesse des espèces comestibles, loin des généralisations hâtives.

Où et quand partir à la cueillette en toute sécurité

Les meilleures récoltes se font à l’automne, quand l’humidité s’installe dans les sous-bois feuillus. Pour espérer trouver girolles et trompettes de la mort, mieux vaut connaître leurs lieux favoris. En France, les massifs forestiers regorgent de champignons comestibles : chênes, hêtres, bouleaux offrent un habitat propice. La girolle affectionne les sols bien drainés, recouverts de mousse, souvent en lisière de clairière. La trompette de la mort préfère les coins sombres, sous les chênes et charmes, cachée dans les feuilles mortes parmi d’autres espèces.

Pour éviter tout risque, partez équipé d’un guide ou d’une application fiable, surtout dans les zones où champignons toxiques et comestibles cohabitent. Portez attention à la couleur du pied, à la forme du chapeau, à la teinte de la chair : chaque détail compte et se vérifie sur place. Munissez-vous d’un couteau à lame fine pour couper net et préserver le mycélium, indispensable au renouvellement des champignons.

En matière de cueillette, quelques principes garantissent la sécurité et la qualité des récoltes : éloignez-vous des routes et des cultures traitées, privilégiez les forêts préservées. Prélevez uniquement des exemplaires adultes et bien développés, laissez les plus jeunes et les vieux sur place pour assurer la reproduction naturelle.

Voici quelques conseils pour une récolte réussie :

  • Évitez les cueillettes après une période de sécheresse ou un coup de gel.
  • Optez pour un panier aéré plutôt qu’un sac plastique, afin de préserver la fraîcheur des champignons.
  • Nettoyez-les rapidement à l’eau claire, sans les laisser tremper.

La période idéale s’étend de septembre à novembre, mais avec un automne humide, la saison peut durer jusqu’aux premiers froids. Enfin, n’oubliez pas de vérifier si le bois est privé : la réglementation varie d’une région à l’autre et le respect du propriétaire s’impose.

Truffes de la mort poussant dans le feuillage forestier

Des idées gourmandes pour sublimer vos récoltes de chanterelles

Fraîches et charnues, les chanterelles, qu’il s’agisse de girolles ou de trompettes de la mort, méritent une préparation à la hauteur de leur parfum boisé. Pas question de les malmener : leur saveur se révèle dans la simplicité et le respect de leur texture.

Voici quelques pistes pour tirer le meilleur de votre récolte :

  • Saisissez-les rapidement dans un mélange de beurre et d’une touche d’huile d’olive : une chaleur modérée et une cuisson brève suffisent à libérer leurs arômes.
  • Un trait de vin blanc sec en fin de cuisson fait ressortir la note forestière, sans masquer les subtilités du champignon.
  • L’assaisonnement se fait à la toute fin, avec sel et poivre fraîchement moulus, pour ne pas écraser la saveur naturelle.

Les girolles s’intègrent à merveille dans une omelette ou une poêlée de pommes de terre nouvelles. Les trompettes de la mort, quant à elles, relèvent une sauce crème pour accompagner viande blanche ou pâtes fraîches. Une fois séchées, elles apportent profondeur et parfum à une farce ou à un risotto.

Cuisiner sa cueillette, c’est aussi profiter de la fraîcheur : ramassés le matin, les champignons expriment toute leur finesse. Optez pour une cuisson douce : pas de trempage prolongé, sous peine de voir la chair se gorger d’eau et perdre sa délicatesse. La saison des chanterelles, c’est l’occasion de savourer la diversité et de partager, autour de la table, la générosité des sous-bois.

Au fil des saisons, la distinction entre girolle et trompette s’aiguise, le palais s’affine, le regard aussi. La prochaine fois que vous croiserez une « chanterelle », saurez-vous vraiment qui se cache sous le chapeau ?

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